Largement ancrés dans l’imaginaire collectif, les régimes restrictifs sont trop souvent associés à la diététique. Pourtant, leur inutilité et parfois leur dangerosité est bien documentée. Contrôler son assiette au point de retirer un ou plusieurs groupes d’aliments provoque des déséquilibres alimentaires. C’est aussi une porte d’entrée aux troubles qui perturbent durablement les rapports avec la nourriture. Nous, diététiciens et diététiciennes, revendiquons que manger doit être synonyme de plaisir.
Comprendre le fonctionnement d’un régime restrictif
Si le mythe des régimes perdure, c’est parce que l’on observe des résultats à court terme. La baisse de poids constatée concerne dans un premier temps les réserves d'énergie immédiatement disponible sous forme de glucides. Cette réserve stockée dans le foie est appelée glycogène hépatique. Or, à chaque gramme de glycogène sont liés 9 grammes d’eau. C’est peu dire que l’intérêt d’une telle perte est limité !
Les réserves de graisse sont ensuite mobilisées uniquement lorsque le régime perdure. Comme le corps se retrouve sans sa réserve énergétique habituelle, il va lutter pour ne pas en perdre davantage. Sa stratégie est simple : passer en mode économie. La fatigue s’installe ainsi qu’une sensation de froid, la production de chaleur étant atténuée.
Connaître les risques liés à la privation d’aliments
Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, les régimes à visée amaigrissante sont inutiles. Dans 80 % des cas, ils conduisent à une prise de poids un an après l’arrêt du régime. Ce chiffre monte à 95 % dans un délai de 5 ans. La privation amène aussi son lot de carences en minéraux, vitamines et fibres entraînant des dérèglements physiologiques qui stoppent la perte de poids. Le régime provoque un autre effet secondaire peu connu du grand public : la diminution de la masse musculaire. La dépense énergétique est diminuée, c’est un véritable cercle vicieux qui se met en place !
Enfin, la conséquence la plus néfaste des régimes restrictifs est le développement des troubles du comportement alimentaire comme l’anorexie, la boulimie ou encore l’orthorexie. La contrainte imposée quotidiennement dans les rapports avec la nourriture n’est pas une solution dans la durée. Pour éviter de tomber dans ces pièges, un changement de ses habitudes alimentaires doit être accompagné par un professionnel.
Retrouver une relation saine avec la nourriture
Avant tout, il s’agit de déterminer si l’objectif d’une perte de poids est en adéquation avec l’état de santé. Une enquête nationale révèle en effet que près de la moitié des femmes qui suivent un régime restrictif ne sont pas en surpoids. Lorsque celui-ci est réel, il convient d’en déterminer l’origine avant d’entreprendre un quelconque changement. Faut-il modifier son mode de vie sédentaire ? Réduire les sources de stress en priorité ? Est-ce que des troubles métaboliques ou hormonaux sont en cause ? Dans tous les cas, les mesures prises doivent ouvrir la voie à un équilibre alimentaire durable.
Vous l’aurez compris, le meilleur régime alimentaire est celui qui est équilibré et qui procure du plaisir tout au long de l’année. Si vous estimez entretenir un rapport conflictuel avec la nourriture, orientez-vous vers un diététicien.
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Sources :
Rapport de l’Anses : Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement
The Conversation : L’illusion perdue des régimes amaigrissants
Avis de l’Anses relatif à la demande d’évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement
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